Le 22 novembre, c’est la fête nationale au Liban !

Notre Drapeau est une bataille

Cette année notre indépendance est mise entre parenthèses. Et ce n’est pas la première fois. Le drapeau aussi est en berne. Loin de la marée rouge et blanc qui a redonné tellement d’espoir au peuple libanais, il y a ce qui semble être des années de cela, notre étendard n’a pas la pêche en ce moment. Mais ce n’est qu’un temps. Et il passera. C’est notre histoire et elle ne ressemble à aucune autre. C’est ce qui fait notre drame, c’est ce qui fait notre richesse.

Notre drapeau, donc. Né d’une révolution, entreprise par un groupe d’hommes politiques courageux, des braves comme il n’en existe plus, qui ont réussi à doter le Liban d’un drapeau, d’une identité et d’une liberté qui l’ont fait décoller vers trente ans de prospérité remarquable. Et puis il y a eu la guerre et ses tourments, les occupations et leurs misères, mais toujours, sur cette terre surprenante, ce vent d’espoir qui fait flotter notre si émouvant drapeau.

Jusqu’en 1918, nous n’avions rien pour nous distinguer des autres pays de l’Empire ottoman. C’était le drapeau rouge ottoman qui était hissé lors des cérémonies officielles et militaires. Mais le cèdre, qui n’avait pas attendu de devenir le symbole de cette terre citée dans la Bible et convoitée par les plus grands conquérants, avait déjà fait une timide apparition sur les emblèmes d’associations d’émigrés ou encore celui d’une troupe de théâtre fondée par Maroun Naccache, en 1848. Le cèdre se détachait alors sur un fond blanc, déjà là, déjà présent comme une évidence.

À la fin de la Première Guerre mondiale, le drapeau arabe fut hissé sur le Sérail. Il fut toutefois retiré quelques jours plus tard pour laisser la place au vide de l’entre-deux avant que le Liban ne passe sous le Mandat français. Mais, dès la chute de l’Empire ottoman, des associations de Libanais expatriés furent de plus en plus nombreuses à arborer ce cèdre sur fond blanc comme emblème de liberté. Comme un signe nécessaire de ralliement. Comme un symbole impérieux d’appartenance. Il faudra attendre 1920 et la proclamation du Grand Liban pour voir s’officialiser un drapeau tricolore, bleu, blanc et rouge avec un cèdre au centre, drapeau qui flottera jusqu’en 1943.

Pour en savoir plus :  Notre Drapeau est une bataille – Ici Beyrouth